174 — Migrations et nations
(troisième trimestre 2019)
Il y a vingt-six ans qu’Hérodote interroge cette question complexe des rapports entre migrations et nations qui posent des problèmes géopolitiques tels que les rapports entre États du Nord et du Sud — mais aussi entre États du Sud, ce que l’on a parfois tendance à négliger —, ou encore des questions de frontières, d’étrangers, de nationaux. L’immigration met aussi en jeu des rivalités de pouvoir sur des territoires et alimente par le biais des médias des débats entre citoyens. Enfin, elle fait l’objet de représentations mobilisatrices : parmi elles, la menace que ferait planer l’immigration sur l’identité nationale est suffisamment puissante pour contraindre les responsables politiques d’adapter leur politique migratoire, en particulier en renforçant le contrôle des frontières. Dans ce numéro, nous ne nous sommes pas limités à la situation européenne en analysant plus largement la question des migrations afin de prendre en compte les conséquences des départs pour certains pays. Ce qui distingue les pays, c’est la possibilité ou non d’y acquérir la nationalité, d’en devenir des citoyens de plein droit, qu’il s’agisse de réfugiés demandant le droit d’asile ou de migrants économiques. Cette possibilité offerte aux migrants de devenir citoyen est celle qui change l’approche de la question de l’immigration et de la nation car elle permet de passer d’une émigration temporaire de travail à une immigration définitive de peuplement.
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