Alors que les transferts massifs d’eau sont chose courante aux États-Unis et au Canada, il n’y a pas eu de projet entre États, encore moins entre États-Unis et Canada, destiné à la vente d’eau en vrac. Ces projets de transferts continentaux, qui émergent à partir des années 1960, ont suscité de vives inquiétudes au Canada, mais aussi un grand intérêt tant du gouvernement du Québec que d’une partie de la communauté d’affaires. Un vif débat s’est développé autour de la légitimité de ces projets. S’ils n’ont jamais vu le jour, c’est que la grande fragilité de leur intérêt économique n’a jamais permis de compenser les objections environnementales et de gouvernance.

Abstract : Water exportation projects in Quebec : rise and fall of a national development lever

While massive water diversions are ­common in the United States and Canada, there have been no inter-state projects, let alone between the United States and Canada, for the sale of bulk water. These continental transfer projects, which emerged during the 1960s, have aroused great concern in Canada, but also a great interest of both the Quebec government and part of the business community. A heated debate developed around the legitimacy of these projects. If these projects never materialized, it is because their great economic weakness has never been able to compensate for environmental and governance objections.