Cet article vise à apporter une perspective américaine à l’analyse de la Seine-Saint-Denis, un territoire qui nourrit de nombreuses représentations et que l’on compare souvent aux ghettos américains. Comme de nombreux chercheurs américains, nous utilisons le concept de « race » (entendu comme une construction sociale) comme un prisme clé pour comprendre la géographie et la géopolitique. Mais la pertinence de cette approche est traditionnellement rejetée en France. La race, en tant qu’outil d’analyse, et la Seine-Saint-Denis font l’objet de représentations déformantes qui nous empêchent de saisir toute leur complexité. Dès lors, et dans une perspective comparative, nous reviendrons sur trois facettes du prisme racial (la « racial politics », le stigmate racial, et les représentations) pour démontrer, d’une part, la complexité et l’utilité de la race en tant que concept et, d’autre part, la diversité et la complexité de la Seine-Saint-Denis en tant que territoire.

Nous insisterons sur la nécessité de développer une pensée spécifiquement française sur la race afin de déconstruire un certain nombre de fantasmes et de stéréotypes, de lutter contre l’essentialisation de territoires racisés (dont la Seine-Saint-Denis est le symbole ultime), et de parvenir à une meilleure compréhension des processus de domination à l’œuvre dans la société française.

Abstract : Neither race nor the 9-3 are what you think they are.

This article aims at offering an American perspective on the study of Seine-Saint-Denis, a territory that has been the subject of numerous negative representations and that has often been compared to American ghettos. Like many American scholars, we use the concept of « race » (understood as a social construct) as a key lens for understanding geography and geopolitics. But France famously denies the validity of this lens. Both race as a critical analytical tool and Seine-Saint-Denis are the subject of distorting representations which prevent us from understanding their complexity. Consequently and in a comparative perspective, we will focus on three facets of this racial lens (racial politics, racialized stigma and questions of representation) to show both the complexity and utility of race as a concept, and the diversity and complexity of Seine-Saint-Denis as a place.

We will insist on the necessity to develop a French way of understanding race in order to deconstruct fantasies and stereotypes, to struggle against the essentialization of racialized territories such as Seine-Saint-Denis, and to better comprehend the processes of domination at work in French society.

Cet article sur cairn.info (payant pendant trois ans, gratuit ensuite ; Attention : mise en ligne tardive)


L’institut Français de Géopolitique offre des formations de master intenses, exigeantes et passionnantes !

Hérodote est historiquement liée à la formation en géopolitique (master et doctorat) de l’Université Paris 8 — Vincennes - Saint-Denis, l’Institut Français de Géopolitique (IFG) où ont enseigné son fondateur Yves Lacoste, sa directrice Béatrice Giblin (également fondatrice de l’IFG), et une partie importante de l’équipe de la revue.

La première année est consacrée à la formation à et par la recherche, qui est au cœur du projet intellectuel et citoyen de l’École France de Géopolitique. Les étudiants et les étudiantes doivent écrire un mémoire de recherche d’une centaine de page appuyé sur une enquête de terrain d’un mois en autonomie. Un accompagnement fort leur est proposé pour favoriser leur réussite durant cette année si différente de leurs expériences précédentes.

En seconde année, quatre spécialisations professionnalisantes sont possibles : géopolitique locale et gouvernance territoriale, géopolitique du cyberespace, nouveaux territoires de la compétition stratégique, analyse des risques géopolitiques et environnementaux. Toutes ces spécialisations sont ouvertes à l’alternance, et la majorité des étudiants et des étudiantes a désormais un contrat d’apprentissage. Celles et ceux qui souhaitent faire une seconde année de recherche le peuvent, notamment en préparation d’un projet de doctorat.

Avec 85 places en première année, le master de l’IFG offre aussi une véritable vie collective de promo, animée notamment par une association étudiante dynamique. Les étudiantes et étudiants viennent de nombreuses formations et disciplines, notamment : géographie, d’histoire, de droit, de sociologie, de science-politique, Économie et gestion, langues (LLCE/LEA) ou de classes préparatoires.

Les candidatures en première année de master se font exclusivement via la plateforme nationale monmaster.gouv.fr du 26 février au 24 mars 2024. Toutes les informations utiles se trouvent sur le site www.geopolitique.net. En deuxième année, les candidatures doivent passer par le site de l’Université. L’IFG n’offre pas de formation au niveau licence.

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