La Turquie : retour au Moyen-Orient
par Artık Özge
La Turquie a connu une évolution de sa politique étrangère depuis quinze ans. L’AKP, une fois arrivé au pouvoir en novembre 2002, a montré son ambition de faire de la Turquie une puissance régionale. La « nouvelle » politique de « zéro problème avec les voisins » d’A hmet Davutoglu s’est concrétisée à travers un ensemble d’événements : activité de l’AKP dans la médiation des crises au Moyen-Orient, discours de Tayyip Erdogan contre Israël qui ont rendu populaire la Turquie dans les populations arabes, rapprochement, jusqu’à l’été 2011, avec la Syrie, voie d’accès politicoéconomique vers le Proche-Orient. Le résultat économique de cette politique est positif pour la Turquie mais inquiète l’Occident. Cependant, ce changement de politique turc est antérieur à l’arrivée d’A KP puisque déjà mis en œuvre par Ismail Cem, ministre des Affaires étrangères jusqu’en juillet 2002 ; les gouvernements de l’A KP ne font que le développer sous une approche différente.
Abstract : Turkey : Back to the Middle-East ?
Turkey’s foreign policy has faced some evolutions since 15 years. Just after AKP won November 2002 national elections, an aim for placing Turkey as a regional power has emerged. Ahmet Davutoglu’s “new” policy of “zero problems with neighbours” was revealed through a series of events : proactiveness of the AKP by mediation for Middle East crises, Tayyip Erdogan’s speeches against Israel that gave rise to Turkey’s popularity among Arab populations, the reconciliation with Syria, political-economic driveway towards the Middle East, until 2011. The economic result of this policy is positive for Turkey, but creates political concerns in the west. However this “policy change” has its roots from Ismail Cem’s activity as a Foreign Affairs Minister until July 2002 ; AKP government developed it under a different approach.