* Maître de conférences à l’Institut français de géopolitique, université Paris-VIII, membre de l’Institut universitaire de France.

Depuis le milieu des années 1990, la croissance exponentielle du nombre d’utilisateurs, de la quantité de données et de services en ligne et l’extension au reste de la planète ont posé de nouveaux défis en terme de régulation de l’Internet, engendrant des rivalités de pouvoir entre organismes de gestion du réseau, gouvernements nationaux, communautés d’utilisateurs et entreprises. Des groupes minoritaires ont décelé les formidables potentialités du réseau pour faire entendre leur voix et s’opposer aux régimes totalitaires.

Face à cette croissance phénoménale, les autorités chinoises ont réussi à concocter un savant alliage de technologie de pointe et de traditions politiques ancestrales pour museler l’opposition politique et contrôler le contenu de l’Internet. Le gouvernement pratique à la fois un filtrage de l’information à la source, qui s’appuie sur la collaboration technologique et politique de compagnies étrangères contraintes de se plier aux règles locales pour faire des affaires, une patrouille policière de surveillance permanente des échanges et une autocensure stimulée par une législation et une répression sévères.

Abstract : The Chinese frontiers of the Internet

Since the middle of the 1990s, new challenges have emerged in terms of Internet regulation due to the exponential growth of the number of users, the range of data and services available online and the extension of the network to the rest of the planet. This ongoing expansion has fed power rivalries between Internet governing organizations, national governments, online communities and merchants. It has also been perceived as a powerful tool by minority groups eager to get their voice heard or oppose totalitarian regimes.

Faced with that phenomenal growth, the Chinese authorities have managed to shut down political opposition and control Internet content by elaborating a sound mix of high technology and ancestral political traditions. The government uses both technological filtering with the active complicity of foreign companies forced to abide by local rules in order to be allowed to do business in China, tens of thousands of Internet patrol agents who constantly scan exchanges and Internet content and a high level of self-censorship encouraged by severe legislation and suppression.

Article complet

À la fin des années 1990, tout à l’euphorie de la croissance exponentielle de l’Internet, des échanges planétaires en temps réel et de l’avènement d’un nouvel espace virtuel peuplé de communautés affranchies des contraintes du temps et de l’espace, d’enthousiastes prophètes annonçaient la fin de la géographie [Virilio, 1997]. Depuis le milieu des années 1990, pourtant, la croissance exponentielle du nombre d’utilisateurs, de la quantité de données et de services en ligne et l’extension au reste de la planète ont posé de nouveaux défis en termes de régulation de l’Internet, engendrant des rivalités de pouvoir entre organismes de gestion du réseau, gouvernements nationaux, communautés d’utilisateurs et entreprises. Les tentatives de régulation du contenu de l’Internet par les gouvernements nationaux se sont faites tout aussi pressantes que la recherche de profit par les nouveaux marchands du Net. Surtout, des groupes minoritaires opposants ont décelé les formidables potentialités du réseau pour faire entendre leur voix et susciter la mobilisation nationale.

Le premier soulèvement populaire dans lequel l’Internet a joué un véritable rôle est sans doute la rébellion des étudiants lors de l’annulation des élections municipales en Serbie par Slobodan Milosevic en 1996 [Douzet, 1997]. Les deux premières tentatives de soulèvement contre le régime, en 1991 et 1992, avaient échoué. Cette fois-là, les étudiants avaient mis en place un site Internet, relayé par des sites étrangers qui avaient permis de maintenir une mobilisation et une pression internationales, de recueillir des fonds, d’organiser des manifestations et de rediffuser par ondes courtes la radio locale muselée par le régime. Milosevic fut finalement contraint de céder.

Les implications étaient potentiellement importantes pour les régimes autoritaires, qui risquaient de voir leur pouvoir sérieusement ébranlé. L’arrivée des paraboles, que le gouvernement chinois avait eu du mal à contrôler, avait contribué à ouvrir les populations sur le monde. Le défi technologique s’annonçait de taille, d’autant que le développement du réseau était extrêmement rapide.

La croissance fulgurante de l’Internet en Chine

Le premier nœud de communication qui a permis l’envoi d’un message électronique a été inauguré en 1987 en Chine, mais l’Internet n’a commencé à croître véritablement qu’à partir de 1994, lorsque le réseau est devenu pleinement fonctionnel avec l’ouverture en Chine de la première ligne internationale dédiée à l’Internet. On comptait à peine 5 000 internautes en 1995, l’année de la commercialisation de l’Internet. À cette époque, les autorités contrôlaient tout ce qui entrait et sortait du pays, y compris par le biais des réseaux. Le faible nombre d’utilisateurs réguliers permettait une surveillance totale des contenus à partir du nœud du réseau. Mais, après quinze jours de navigation, le responsable de la propagande du Parti communiste ordonna l’arrêt de toute nouvelle connexion et la restructuration complète du réseau. Anticipant la croissance, il força la déconnexion de tous les réseaux, pour les obliger à se reconnecter par le biais de lignes internationales fournies exclusivement par le ministère des Postes et Télécommunications.

Par la suite, l’Internet chinois a connu une croissance exponentielle. Le gouvernement s’est adapté au fur et à mesure de la croissance, gérant dans un premier temps les évolutions au coup par coup, élaborant des règlements à mesure que les problèmes se posaient. Les autorités exigèrent par exemple des internautes qu’ils se fassent connaître auprès d’elles dans un délai de trente jours d’utilisation du réseau. Ceci impliquait de fournir une carte d’identité ou un passeport, de remplir des formulaires en trois exemplaires et de signer un contrat de responsabilité promettant de ne pas divulguer de secrets d’État, de documents à caractère obscène ou pornographique ou de porter atteinte à la sécurité de la nation. Le 1er février 1996, le Premier ministre Li Peng signait une loi de « Règlements temporaires des réseaux informatiques d’information et de l’Internet » [Barmé et Ye, 1997], réaffirmant la souveraineté totale de l’État dans le développement de l’Internet et l’obligation absolue pour les internautes de faire transiter toute connexion directe à l’Internet global par les ports internationaux gérés par le ministère des Postes et Télécommunications.

Le gouvernement aurait tout aussi bien pu décider d’empêcher l’expansion de l’Internet. Mais la demande était très forte et les promesses en termes de développement économique et social immenses. Les autorités chinoises ont donc pris le parti d’investir dans le développement de l’infrastructure tout en créant un cordon sanitaire autour de la Chine, la « Grande Muraille du Net », et en se dotant d’un arsenal législatif complexe et vaste, couvrant tous les aspects de la connexion, l’accès et l’échange d’information en ligne. À partir de 2000, la volonté du gouvernement était clairement affichée « de conduire l’industrialisation par l’informatisation, de faire meilleur usage des atouts des technologies de l’information malgré un démarrage tardif et de réaliser rapidement des gains de productivité » [Xue, 2005]. Cette détermination n’enlevait rien à la crainte de voir les nouvelles technologies menacer le régime en autorisant la libre expression d’idées politiques ou d’informations à caractère « néfaste ». Les investissements massifs s’accompagnèrent donc d’une surveillance et d’un contrôle permanents du réseau adaptés à la croissance fulgurante du nombre d’utilisateurs. En 2002, la Chine comptait déjà 46 millions d’internautes, 87 millions en 2004, pour atteindre quelque 137 millions début 2007, soit 10,5 % de sa population totale et plus de 30 % à Pékin. Près de 76 % d’entre eux bénéficient d’une connexion à haut débit. Le nombre de noms de domaines « .cn » a augmenté de 64,4 % (1,8 million) en une seule année [CNNIC, 2007]. Face à cette croissance phénoménale, le gouvernement a toutefois réussi à concocter un savant alliage de technologie de pointe et de traditions politiques ancestrales pour museler l’opposition politique et contrôler le contenu de l’Internet.

Les outils de contrôle de l’Internet : filtrage, collaboration, répression

La Chine est un véritable cas d’école en matière de censure de l’Internet. Le gouvernement pratique à la fois un filtrage de l’information à la source, qui s’appuie sur la collaboration technologique et politique de compagnies étrangères contraintes de se plier aux règles locales pour faire des affaires, une patrouille policière de surveillance permanente des échanges et une autocensure stimulée par une législation et une répression sévères.

Le champ des sujets inabordables ou « sensibles » sur la toile chinoise est vaste et ses contours mal délimités. Toute information politiquement « subversive » ou critique à l’égard de l’État est susceptible d’entraîner des sanctions, plus ou moins sévères selon les sujets. La liberté d’expression en matière d’économie, de culture, de loisirs est grande. La critique ouverte de l’action du gouvernement et du Parti communiste ou encore l’organisation de l’opposition sont en revanche totalement interdites. Le gouvernement fait la chasse à toute allusion aux questions controversées comme les manifestations de Tian’anmen en 1989, le mouvement religieux Falungong, les manquements au respect des droits de l’homme en Chine, le soutien à l’indépendance du Tibet et, plus généralement, la promotion de la démocratie ou des sociétés occidentales. Depuis la réforme des médias en 2003, le régime ne contrôle plus directement la presse, mais maintient un niveau de censure très élevé, recourant à la sanction directe voire à l’emprisonnement des journalistes pour des motifs souvent inventés dans le but de les discréditer. Cette politique incite à un degré élevé d’autocensure de la part des journalistes qui souhaitent conserver leur emploi voire leur liberté. Un tel niveau de censure semblait a priori difficile à mettre en place avec un outil comme l’Internet, dont la conception et la culture sont aux antipodes de la notion de contrôle. La Chine a pourtant bel et bien relevé le défi.

Les patrouilles du Net

Des dizaines de milliers d’agents gouvernementaux patrouillent l’Internet en Chine (30 000 en 2002 selon Amnesty International). Les rapports de Human Rights Watch et Amnesty International regorgent de listes de prisonniers politiques de l’Internet. Le 6 février 2007, Reporters sans frontières publiait l’appel à révision de procès lancé par la femme du dissident Yang Zili, condamné à huit ans de prison sur des accusations fausses, d’après des preuves récentes. Ingénieur informatique et fondateur d’un site Internet, il avait publié des articles appelant à la liberté politique, critiquant la répression gouvernementale contre le groupe Falungong et déplorant la misère des paysans chinois.

En 2004, Amnesty International comptait 54 prisonniers détenus pour avoir diffusé leurs opinions ou informations par Internet, soit une augmentation de 60 % par rapport à l’étude menée en 2002. Beaucoup attendent en prison depuis de longs mois leur procès et ont souvent été privés du droit de voir leur famille ou de faire appel à un avocat.

La police du Net scanne sans relâche les communications et les sites Internet, pratique des raids dans les cybercafés, organise la surveillance des dissidents repérés par le Net et recourt aux méthodes traditionnelles de délation et d’infiltration de groupes pour arrêter les suspects. Ce n’est pourtant pas là que s’opère l’essentiel du travail de censure et de surveillance. Celui-ci commence à la base de l’architecture du réseau. Les patrouilles du Net viennent s’ajouter aux milliers de civils et employés des fournisseurs d’accès qui s’emploient à respecter et faire respecter les règles pour protéger leur entreprise et leur liberté. Avec, comme nous le verrons, la collaboration de quelques grandes entreprises américaines.

La « Grande Muraille du Net »

Le gouvernement chinois a réussi à délimiter les frontières de l’Internet en organisant la censure politique à tous les niveaux de l’infrastructure du réseau, ce que les critiques occidentaux appellent la « Grande Muraille du Net » ou le « grand pare-feu de la Chine », à commencer par l’infrastructure physique. Elle est supervisée techniquement par le ministère de l’Industrie de l’Information. Le réseau chinois fonctionne en fait comme un réseau interne à une entreprise, une forme d’intranet physiquement relié au réseau global par seulement quelques gros tuyaux contrôlés par l’État. Neuf fournisseurs d’accès, tous affiliés au gouvernement, offrent une connexion vers le réseau mondial. Ils sont en quelque sorte les marchands de gros de la connexion Internet, revendue ensuite à des milliers de détaillants locaux. Lorsqu’un particulier souhaite se connecter à l’Internet, il passe donc par un fournisseur d’accès local, qui achète la connexion à l’un des neuf fournisseurs nationaux (backbone network operators) reliés au réseau mondial. Ceux-ci font ainsi figure de véritables postes-frontières du réseau chinois.

Ces opérateurs de réseaux administrent des routeurs, c’est-à-dire des machines qui permettent de diriger, dans un sens comme dans l’autre, les paquets de données qui transitent entre le réseau chinois et le réseau international. Les routeurs sont généralement équipés de filtres pour lutter contre les virus, le spam et autres parasites de réseau. Mais l’usage de ces filtres peut aisément être détourné à des fins de censure politique. On peut ainsi filtrer le contenu de ce qui transite, bloquer totalement l’accès à certains sites ou opérer une sélection d’information à l’aide de mots-clés : « Falungong », « massacre » ou encore « 4 juin », expression utilisée par les Chinois pour désigner les manifestations de Tian’anmen en 1989. Les sites de la BBC sont systématiquement inaccessibles. La subtilité de la politique chinoise, qui en dit long sur la puissance et l’attractivité de sa croissance économique, fut de convaincre les entreprises américaines d’élaborer la technologie adaptée. La compagnie Cisco Systems a développé l’essentiel de l’infrastructure de l’Internet en Chine, un marché qui incluait également Sun Microsystems, Nortel Networks, VeriSign ou encore 3COM. Ces entreprises ont été accusées, par les organisations de lutte pour les droits de l’homme, de complicité dans le développement et la gestion de la censure en Chine. Elles ont décliné toute responsabilité, expliquant qu’elles se contentaient de vendre la technologie et n’étaient pas responsables de l’usage qui en était fait. Un ingénieur de Cisco a toutefois admis que son entreprise a mis au point, pour la Chine, un outillage spécial qui permet d’analyser le contenu des données, arguant qu’il est peut-être préférable de bénéficier d’un Internet sous surveillance que de pas d’Internet du tout [Gutmann, 2002]. Les options sont claires pour les compagnies américaines : soit elles acceptent de se plier aux règles, soit elles perdent un marché lucratif et prometteur.

Fichage et contrôle des utilisateurs :
la collaboration des fournisseurs d’accès et de contenu

Ce verrouillage du réseau constitue le premier niveau de contrôle. Le deuxième consiste en l’élaboration de règlements et de lois qui prévoient la coopération explicite de toutes les entreprises et organismes offrant une connexion et de l’information. Ceux-ci sont responsables de ce qui est publié par leur biais, ce qui les oblige à prendre pleinement part au contrôle et démultiplie ainsi les forces gouvernementales de censure et de surveillance du réseau. Trois lois, émises en 2000 et complétées par la suite, ont considérablement renforcé la surveillance du réseau et restreint les droits des utilisateurs, en déléguant considérablement la censure aux entreprises.

Pour avoir le droit d’exercer, un fournisseur d’accès en Chine doit d’abord obtenir une licence auprès du ministère de l’Industrie de l’Information. Il est ensuite obligé de tenir à jour un fichier avec le nom de chaque client, son numéro de compte, son adresse IP et son numéro de téléphone. Depuis 2000, les fournisseurs d’accès doivent également garder une trace des sites que visitent leurs clients lorsqu’ils sont connectés. Ceux qui hébergent des fournisseurs de contenu pour l’Internet (forums, blogs, journalisme...) doivent garder une copie de tout ce qui est mis à disposition sur le Net. Les journaux en ligne ne sont d’ailleurs autorisés que lorsqu’ils ont obtenu l’agrément du gouvernement. Les autres n’ont le droit de diffuser que des documents qui ont précédemment été publiés par des médias contrôlés. Depuis 2002, les fournisseurs d’accès doivent aussi enregistrer les messages de leurs clients et les restituer aux autorités sur demande.

Les fournisseurs de contenu doivent également rendre des comptes et surtout surveiller le contenu de tout ce qu’ils mettent à disposition. Ils doivent publier sur leur site les règlements liés à leur offre de service (messageries, blogs, etc.), établis en accord avec les lois existantes. Ils sont aussi tenus de retirer immédiatement toute information contrevenant à ces règlements et de dénoncer aux autorités toute publication illégale. Ils doivent être en mesure de fournir, sur demande des autorités, l’adresse des internautes qui ont visité leur site au cours des 60 derniers jours.

Les cybercafés n’échappent pas à la règle et font régulièrement l’objet d’investigations massives. En 2001, les autorités chinoises ont fermé 8 000 « Netbars » pendant trois mois. Suite à un incendie dans un cybercafé de Pékin, la surveillance et la sécurité se sont renforcées, conduisant à la fermeture de 2 400 cybercafés dans la capitale et 150 000 par la suite sur l’ensemble du pays. Il s’agissait principalement de cybercafés sans licence. Celle-ci est désormais obligatoire avant l’ouverture du café. Elle s’obtient après un long processus bureaucratique auprès du département du Commerce, après avoir offert une garantie de capital, de ressources humaines, et répondu à toutes les exigences en termes de sécurité.

En 2002, le gouvernement a exigé la mise en place de logiciels de filtrage de la pornographie et autres contenus jugés néfastes ou subversifs dans tous les cyber-cafés. Les cybercafés sont désormais interdits aux mineurs. Comme les autres fournisseurs d’accès, les gérants de cybercafés doivent tenir des registres détaillés sur 60 jours avec les noms d’utilisateurs, les pages interdites auxquelles ils ont tenté d’accéder et les différents sites qu’ils ont visité... Ils sont censés faire un rapport sur toute activité illégale ou suspecte et dénoncer ceux qui dérogent aux autorités.

En dehors de leur collaboration visant à contrôler l’accès à l’Internet et dénoncer les contrevenants, les fournisseurs d’accès et de contenu doivent aussi pleinement participer à la surveillance et à la régulation de l’information qui circule. La liste est longue, vague et non négociable...

La régulation du contenu

En septembre 2000, le Conseil des affaires d’État a établi la première liste formelle du type d’informations interdites :

« 1. celles contraires aux principes fondamentaux de la Constitution ; 2. celles qui portent atteinte à la sécurité nationale, divulguent des secrets d’État, constituent une menace pour le gouvernement ; 3. celles qui nuisent à l’honneur et aux intérêts de l’État ; 4. celles qui incitent à la haine ou à la discrimination ethnique, ou qui vont à l’encontre de l’unité nationale ; 5. celles préjudiciables à la politique gouvernementale en matière de religion, qui contribuent à la promotion d’organisations hérétiques, de croyances féodales et de superstitions ; 6. celles qui répandent des rumeurs susceptibles de provoquer des désordres sociaux ou de menacer la stabilité sociale ; 7. les documents de type pornographique ou à caractère licencieux ; ceux qui encouragent le jeu, la violence, l’homicide et la terreur ; ou qui incitent à commettre des crimes ; 8. les informations insultantes ou diffamatoires, ou qui portent atteinte aux droits et intérêts légitimes d’autres personnes ; et 9. toutes autres informations prohibées par la loi ou les règlements administratifs » [Amnesty International, 2002].

La définition des interdictions est suffisamment vaste pour ne pas nécessairement choquer tous les Occidentaux sur le fond, mais aussi pour englober des cas particuliers aussi divers que variés, et surtout laissés à l’entière appréciation des censeurs. Or ces censeurs sont multiples et agissent à différents niveaux, sans nécessairement se dévoiler. En Arabie saoudite, lorsqu’on clique sur un lien interdit, une page s’affiche en expliquant que l’on vient de tenter de se connecter sur une page non autorisée par le gouvernement. En Chine, on peut se retrouver avec

un message d’erreur, une déconnexion brusque, une soudaine extrême lenteur de connexion... Le filtrage est tabou et secret. Il n’y a pas de communication claire et précise de ce qui est autorisé ou interdit, ce qui rend impossible toute négociation, laisse une grande place à l’arbitraire et renforce l’autocensure, par principe de précaution.

Certaines pratiques sont cependant connues pour conduire directement en prison : signer une pétition en ligne, appeler à la réforme, critiquer ouvertement le gouvernement, faire référence aux événements de Tian’anmen, soutenir la secte Falungong ou les dissidents politiques sont des activités extrêmement risquées. Pour le reste, il n’est pas toujours aisé d’identifier ce qui va déplaire.

Le foisonnement des règlements et lois qui s’enchevêtrent, et des administrations chargées de les faire respecter, ajoute à la confusion et au flou qui prédominent quant aux limites de l’acceptable. La divulgation de « secrets d’État » par le biais de l’Internet serait, d’après une décision de la Cour populaire suprême du 21 janvier 2001, passible de la peine de mort. Malgré une loi détaillant les domaines concernés, la définition du « secret d’État » reste très largement à la discrétion du Bureau des secrets d’État.

Les fournisseurs d’accès comme de contenu ont, de ce fait, recours aux logiciels de filtrage et à une bonne dose d’autocensure et de monitoring, afin de réduire les risques d’être tenus pour responsables de publications interdites. Les entreprises étrangères qui entendent utiliser l’Internet font l’objet d’un briefing très explicite. Celles qui souhaitaient s’implanter durablement en Chine ont fini par renoncer ou se plier aux règles. Or, dans le cas des fournisseurs de services du web, cela s’est traduit au mieux par une participation active à la censure, au pire par une collaboration directe à la répression contre les dissidents.

La collaboration des géants américains du Web

Yahoo !, Microsoft, Google, Skype... Les géants américains du Web se sont trouvés sous le feu de la critique pour avoir accepté d’installer des systèmes de censure sur leur site chinois et de coopérer ainsi à la restriction des droits de l’homme en Chine. Pourtant, en théorie, le désir de la Chine de faire partie de l’Internet aurait pu donner tout autant de pouvoir aux entreprises capitalistes. Mais les compagnies américaines, en cherchant à s’attirer les faveurs du gouvernement chinois, lui ont concédé tout le pouvoir de marchandage.

« Alors qu’à une époque les esprits les plus brillants de la Silicon Valley s’évertuaient à connecter le monde et ouvrir l’accès à de vastes ressources d’information, aujourd’hui ils sont tout aussi susceptibles de faire le contraire » [Deibert, 2007].

Le niveau de coopération varie cependant selon les compagnies. Yahoo ! fut la première entreprise à s’installer sur le marché chinois, établissant un site en chinois et un bureau à Pékin dès 1999. À l’instar des entreprises Internet présentes en Chine, Yahoo ! a signé le « pacte d’autodiscipline » de la Société Internet de Chine, sans pour autant y être contrainte par la loi. Par la suite, lors de leur installation, ni Microsoft ni Google n’ont signé ce pacte. Dès lors, Yahoo ! a proposé aux internautes chinois une information filtrée sur la base de milliers de mots et d’expressions-clés bannis de son moteur de recherche, et d’une liste noire de sites totalement inaccessibles, que l’entreprise n’a du reste jamais rendue publique.

L’histoire de Shi Tao a profondément choqué l’opinion publique américaine, particulièrement les militants du Net. Le 20 avril 2004, le journaliste de 37 ans avait envoyé un message à l’aide de son adresse électronique Yahoo !, dans lequel il évoquait la façon dont le gouvernement entendait maintenir la paix sociale lors du 15e anniversaire des événements de Tian’anmen. Les patrouilles chinoises du Net ont intercepté le message et demandé à Yahoo ! de leur donner l’identité de l’utilisateur, requête à laquelle l’entreprise s’est pliée. Le journaliste a été condamné en avril 2005 à dix ans de prison pour avoir divulgué à l’étranger des secrets d’État. D’après l’enquête menée par Human Rights Watch, la compagnie serait impliquée dans l’arrestation d’au moins quatre internautes. L’entreprise s’est défendue en expliquant que ses serveurs étaient localisés en Chine et gérés par des employés chinois, et qu’elle n’avait donc pas le choix.

En juin 2005, Microsoft a été accusée par la presse d’avoir censuré les termes « liberté » et « démocratie » des blogs chinois, à la demande du gouvernement. Skype a développé une version chinoise de son logiciel de téléphone, vidéo-conférence et messagerie instantanée. Celle-ci est gérée en Chine par l’entreprise Tom Online. Les dirigeants ont reconnu que cette version du logiciel censure certains mots sensibles dans les messages textes, afin d’être en accord avec les pratiques en vigueur en Chine.

L’entreprise Google, dans un premier temps, a tenté de faire de la résistance, sans succès. Elle a d’abord tenté de rester hors de Chine et d’héberger son moteur de recherche en chinois, créé en 1999, sur ses serveurs américains, estimant la censure contraire à ses valeurs. En 2002, Google s’est rendu compte que ses services étaient fréquemment inaccessibles pour les utilisateurs chinois, puis totalement indisponibles quelques mois plus tard. Google n’a pas cédé et la connexion a été restaurée deux semaines plus tard. Mais beaucoup de requêtes n’arrivaient plus, le serveur devenait extrêmement lent, décourageant les utilisateurs. Face aux représailles orchestrées par le gouvernement chinois, Google a fini par s’installer en Chine en 2005 et se plier aux règles locales, partant du principe qu’un Internet filtré est mieux que pas d’Internet du tout. En revanche, Google a pris quelques précautions pour éviter de se trouver dans la même situation que Yahoo !. Seuls quelques serveurs sont localisés en Chine et, surtout, Google n’a mis à disposition ni service de courrier électronique ni blogs ou autres services de ce genre pour éviter de compromettre la confidentialité et la sécurité de ses utilisateurs. Les retombées commerciales de l’opération restent cependant limitées. Google, qui détenait 50 % de parts du marché en 2004, est tombée à 16 % en trois ans, devancée par son concurrent local Baidu.

En matière d’Internet, la Chine n’hésite pas à pratiquer le patriotisme économique. « Tout se passe bien tant que le législateur ne décide pas de changer les règles, explique un manager local » [Fontaine, 2007]. Yahoo ! a fini par le comprendre, arrêtant son activité en 2005 pour investir à 40 % dans un partenariat avec l’entreprise chinoise Alibaba. Le site d’enchères en ligne eBay a investi 27 millions d’euros dans l’entreprise chinoise Tom Online, sans en avoir le contrôle. Google subit la concurrence sans merci de son rival chinois Baidu. « Hyper-agressif, celui-ci dispose d’une armée de téléopérateurs qui démarchent les entreprises par téléphone pour leur vendre des mots-clés » [Fontaine, 2007]. Google a finalement déplacé ses bureaux de Shanghai à Pékin, pour se rapprocher de l’administration et des centres de décision, afin d’être en mesure de mener une politique plus agressive de lobbying.

La propagande par le Net

C’est la force du gouvernement chinois d’avoir compris que l’Internet pouvait non seulement être étroitement contrôlé, mais aussi utilisé comme un outil de patriotisme économique et de propagande extrêmement efficace. L’agence de presse Xinhua est au cœur du système de propagande du Parti communiste. Son directeur a le rang de ministre et dépend directement du gouvernement. Elle emploie 8 400 personnes et délivre environ 1 000 dépêches par jour, dont 300 consacrées à la Chine. Aucun sujet ne filtre dans la presse chinoise sans avoir reçu l’aval de l’agence étatique. Le cas du SRAS était typique. Tant que le gouvernement n’avait pas reconnu l’épidémie, il n’y avait pas de dépêches émanant de l’agence sur la question, et donc pas de couverture médiatique par la presse chinoise. À partir du moment où le gouvernement a donné le feu vert, la presse a été inondée de dépêches vantant les mérites de l’action gouvernementale pour lutter contre la propagation de l’épidémie.

L’agence Xinhua est très présente sur le Net et alimente la presse en ligne chinoise mais aussi internationale. D’après Reporters sans frontières, près d’un tiers des reportages sur la Chine sélectionnés par Google News proviennent de cette agence. Xinhua possède par ailleurs des antennes dans 105 pays et 8 bureaux dans les grandes villes étrangères. L’agence n’a pourtant pas les moyens d’offrir de l’information de première main et travaille essentiellement à partir de dépêches étrangères retravaillées pour intégrer la ligne gouvernementale chinoise ou de communiqués de presse du Bureau de la propagande.

Les journalistes eux-mêmes ont un accès limité et contrôlé à l’Internet, surtout pour tout ce qui touche aux sujets de politique intérieure, le secteur le plus verrouillé. Ceci ne veut pas dire que le gouvernement ignore ces sujets, bien au contraire. Il les traite à sa façon, en produisant par exemple des sites Internet dédiés au Tibet (www.tibet.cn), disponibles en anglais, où il explique que les Tibétains sont « parmi les plus heureux de la Chine », comptent la plus forte proportion de centenaires, et insiste sur le respect des droits de l’homme par le gouvernement.

La version en ligne du China Daily reçoit en revanche des millions de visites par jour. People Daily, China News et CCTV ont tous des sites Internet en anglais. Les hommes politiques commencent à comprendre le parti qu’ils peuvent tirer de cet outil et le ministre des Affaires étrangères, Li Zhaoxing, fut le premier membre du gouvernement à accepter de participer à une discussion en ligne avec des internautes en décembre 2003.

Le gouvernement chinois a ainsi démontré que l’Internet pouvait être « développé et stérilisé en même temps » (Reporters sans frontières), au grand désespoir des associations militantes qui souhaiteraient voir les critères universels des droits de l’homme pleinement respectés en Chine. Pourtant, rapporté à l’expérience chinoise, les évolutions actuelles soulèvent quelques espoirs. Malgré la censure, la Chine bénéficie aujourd’hui d’une ouverture sur le monde et d’un niveau de communication et d’information sans précédents.

Pourtant, elle s’ouvre...

Il n’est pas inutile de rappeler qu’il n’y a pas si longtemps, il n’y avait essentiellement qu’une poignée de journaux nationaux et de chaînes de télévision et radio, principalement Le Quotidien du Peuple, La Radio du Peuple et la chaîne CCTV. La Chine compte désormais des centaines de radios (plus de 300), chaînes de télévision (près de 400), des milliers de journaux et périodiques et près de 400 millions de téléphones portables. On comptait 41 téléphones fixes pour 100 habitants en 2004, contre 0,2 en 1980. Le nombre d’internautes est passé de 5 000 à 137 millions en douze ans. En dehors des sujets politiquement sensibles, l’information abonde et les échanges ne sont pas restreints. La Chine s’ouvre, plus vite que qui que ce soit ne l’avait anticipé ; trop lentement, certes, pour les prisonniers politiques.

La répression contre la dissidence politique mise à part, le principe de la censure n’est pas nécessairement condamné par tous les Chinois qui, d’une part, sont à même de comparer avec ce dont ils disposaient avant - et c’est sans commune mesure - et, d’autre part, peuvent estimer légitime de limiter certains domaines (pornographie, sécurité nationale, etc.). Or, de ce point de vue, ils sont rejoints par de nombreux responsables politiques occidentaux, qui ont tenté, avec plus ou moins de succès, d’imposer des restrictions d’accès et de diffusion sur le Net et d’obtenir la coopération des fournisseurs d’accès. La loi pour la confiance dans l’économie numérique, votée en 2004 en France, a fait l’objet d’âpres débats. Sa version initiale demandait aux fournisseurs d’accès d’exercer un contrôle a priori du contenu des pages qu’ils hébergeaient, et de filtrer les sites étrangers interdits par la France. Reste que les universités comme les entreprises et bien d’autres organismes dans de nombreux pays sont généralement équipés de systèmes de filtrage qui protègent le réseau local mais bloquent aussi généralement l’accès aux sites jugés indésirables pour leurs utilisateurs.

Cela dit, la résistance s’organise en Chine. Pendant que le gouvernement développe la technologie pour maintenir la censure, des technophiles chinois développent les logiciels pour la contourner. Des scientifiques aux États-Unis ont créé un serveur proxy nommé « Triangle Boy ». Il s’agit en fait de toute une série de serveurs qui se trouvent à l’extérieur du cordon sanitaire chinois et qui sont reliés à un serveur mère que le gouvernement chinois ne peut pas voir. Les fournisseurs d’accès ne voient que le site intermédiaire, pas le site final sur lequel se connectent les utilisateurs. Tous les jours, des internautes chinois reçoivent la liste des serveurs Triangle Boy, ce qui leur permet de se connecter à des sites auxquels l’accès leur serait autrement interdit. Les adresses de ces serveurs changent constamment, ce qui empêche le gouvernement de les localiser, à moins de ressources exceptionnelles. D’autres logiciels comme Anonymizer ou Tor sont régulièrement utilisés par les Chinois. Les données sont évidemment difficiles à recueillir. D’après une étude menée en Chine en 2000, 10 % des internautes auraient admis les utiliser régulièrement et 25 % occasionnellement [Human Rights Watch, 2006].

Le Bureau de la sécurité publique ne tardera sans doute pas à trouver un moyen de contourner le problème. Le risque est grand que le gouvernement fasse de nouveau appel à la complicité d’entreprises américaines avides de conquérir de nouveaux marchés en Chine. Celles-ci pourraient mettre au point des logiciels capables de détecter et de neutraliser ces serveurs au fur et à mesure qu’ils apparaissent. Rien dans la politique étrangère des États-Unis ne le leur interdit actuellement.

Le filtrage et la surveillance absorbent d’ailleurs une large partie des forces de développement de l’Internet en Chine, au détriment de l’expansion du réseau et de la quantité et la qualité des ressources disponibles pour l’industrie et le grand public.

Les États-nations et la gouvernance de l’Internet

L’ironie veut qu’au moment où l’on se pose la question de savoir si les valeurs et les moyens de communication offerts par l’Internet triompheront de l’autoritarisme en Chine, les crispations territoriales se multiplient autour de l’Internet, à la fois dans les régimes autoritaires et dans un certain nombre de démocraties occidentales.

Lors de la deuxième phase du sommet mondial pour la société de l’information, qui s’est tenu à Tunis en 2005 [1], la Chine a non seulement défendu son système de filtrage mais proposé d’en faire bénéficier une instance internationale gouvernant les communications globales, alors qu’un certain nombre de démocraties occidentales appelaient à un partage plus équitable, avec les États-Unis, de la gouvernance de l’Internet. La répression dont font l’objet les dissidents n’a d’ailleurs pas empêché la Chine de signer l’engagement de Tunis, qui reprenait la Déclaration de principes Genève de 2003 : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontière, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »

La Chine a démontré une capacité d’innovation à la fois stratégique et technologique remarquable pour contrer la libéralisation induite par le développement de l’Internet, dont elle a su tirer le plus grand profit économique. Le rapport d’Open Net Initiative (2005), qui a mené des tests de censure sur une longue période, montre qu’au fil des ans le filtrage est devenu plus sophistiqué, subtil et efficace. Profitant d’un potentiel économique exceptionnel, la Chine a pu acheter la coopération technologique des entreprises étrangères et ignorer les timides remontrances des démocraties occidentales sur le respect des droits de l’homme. Pour autant, la Chine continue de s’ouvrir au monde, plus vite que jamais, et le nombre d’internautes devrait continuer de croître de façon exponentielle dans les années à venir.

Il y a fort à parier que les autorités résisteront jusqu’au bout et trouveront des solutions aux défis techniques au fur et à mesure qu’ils se posent ; et que les dissidents trouveront à leur tour des moyens de les contourner. L’Internet présente ainsi le paradoxe d’être à la fois une force de démocratisation et un outil d’oppression, tout comme la mondialisation engendre aussi des replis territoriaux. La géographie, pas plus que la dictacture chinoise, n’a succombé au développement de l’Internet.

Bibliographie

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 AMNESTY INTERNATIONAL, « République populaire de Chine. Internet sous le contrôle de l’État », novembre 2002, <web.amnesty.org/library/print/FRAASA170072002>.

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 FONTAINE G., « La vérité sur... le vérouillage de l’Internet chinois », Challenges, 25 janvier 2007.

 GUTMANN E., « Who lost China’s Internet ? », The Weekly Standard, février 2002.

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[1Ce sommet, organisé par l’Union internationale des télécommunications, une agence des Nations unies, s’est tenu en deux phases : Genève en 2003 et Tunis en 2005.


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