Géopolitique de papier : usines de cellulose et conflit environnemental dans le Cône sud
Depuis 2004, les relations entre l’Argentine et l’Uruguay se sont détériorées, malgré les liens économiques et culturels qui unissent les deux pays. La décision d’implanter deux usines de pâte à papier sur le fleuve frontalier est à l’origine du problème. Un mouvement écologiste est né spontanément dans la ville de Gualeguaychú, située à plusieurs kilomètres de la rive argentine, pour dénoncer le risque de pollution du fleuve Uruguay dans une zone touristique émergente. Les usines furent cependant autorisées par l’État uruguayen. De grandes manifestations rassemblèrent les opposants au projet qui décidèrent de faire obstacle au trafic sur le pont international unissant les deux pays. La question pris un caractère inédit, par sa répercussion dans la presse nationale et la révélation de la capacité d’action du mouvement écologiste. Le gouvernement argentin adopta alors un discours écologiste extrême et se mit à faire pression sur le gouvernement uruguayen en l’accusant devant le tribunal international de justice de La Haye de non-respect des traités internationaux.
Abstract : Paper geopolitics : cellulose plants and environmental conflict in the South Cone
Since 2004, relations between Argentina and Uruguay have deteriorated, in spite of economical and cultural ties uniting these two countries. The decision of putting two paper plants on the border river is the origin of the problem. An ecologist movement started spontaneously in the city of Gualeguaychù, situated a few kilometers from the Argentinean riverbank, to denounce pollution risks of the river Uruguay in an emerging touristic area. The plants were nevertheless authorized by the Uruguayan state. Large manifestations gathered people opposed to the project who decided to block traffic on the international bridge uniting the two countries. The matter took an unusual form, with its repercussion in the national press and revealing the acting capacity of the ecologist movement. The Argentinean government adopted then an extreme ecologist speech and started to pressure the Uruguayan government by accusing it in front of the International Court of Justice of La Haye of non-respect of international treaties.
Tweeter cet article Suivre @RevueHerodote sur Twitter
