Géopolitique du Yémen à l’aube du XXIe siècle
Résumé :
Le Yémen, surnommé jadis l’Arabia felix (l’« Arabie heureuse ») mériterait plutôt aujourd’hui l’appellation d’Arabia infelix (l’« Arabie malheureuse »). Ce « vieux » pays par son histoire, à défaut d’apparaître comme un véritable « État » du fait des forces centrifuges structurelles fragilisant un pouvoir central qui a toujours été structurellement faible, fait de plus en plus figure aujourd’hui de failed state (« État failli ») avec une division Nord-Sud qui se trouve réactualisée. Il est désormais plongé dans les affres d’un conflit de plus en plus confessionnalisé entre la milice clanique « houthie » d’obédience chiite zaïdite, supposément soutenue par Téhéran, et un pouvoir légitime incarné, dans le prolongement de la transition houleuse de 2012, par le président Abd Rabbo Mansour Hadi. Ce dernier n’a pu que s’en remettre, pour espérer pouvoir se réinstaller dans la capitale Sanaa qu’il avait été contraint de fuir sous la pression « houthie », à l’aide d’une coalition militaire arabo-sunnite explicitement anti-houthie constituée par l’A rabie saoudite, Une situation chaotique qui profite immanquablement à la mouvance extrémiste sunnite d’A QPA (Al-Qaïda dans la péninsule Arabique), voire à l’« État islamique ».
Abstract : Geopolitics of Yemen at the dawn of the 21st century
The Yemen, formerly called "Arabia felix" ("happy Arabia") would today deserve the reversed name of "Arabia infelix" ("unfortunate Arabia"). This ancient country by its history, fails to appear to be a real "State". The structural centrifugal forces which enfeebled the central power, which was always structurally weak, appears today more and more a "failed" State with a north-south division which updated. It is henceforth plunged into the torments of a conflict, ever more confessional, between the "houtie" militant clan of Shiite "zaïdite" obedience, allegedly supported by Tehran, against a legitimate power embodied by the president Abd Rabbo Mansour Hadi, following the stormy transition of 2012. He hoped now to be able to reinstall in the capital Sanaa that he had been forced to flee due to the houthie pressure. He could but solicit an Arab-Sunni military coalition, explicitly anti-houthie constituted by Saudi Arabia, A chaotic situation which benefits inevitably the Sunni extremist sphere of influence of AQPA (Al-Qaeda in the Arabian Peninsula as well as the "Islamic State" (ISIS).
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