Des limites de l’économie dans la compréhension géopolitique des conflits des pays en développement
Une analyse strictement économique des conflits dans les pays en développement présente deux principaux défauts. D’abord, elle occulte la dimension politique et symbolique de tensions qui ont aussi trait à la qualité des institutions, à l’organisation de l’État, aux cultures de gouvernement et aux relations de pouvoir à l’intérieur d’une société. De plus, elle néglige la force des faibles en ramenant toutes les interdépendances économiques à des rapports hégémoniques de domination du « centre » sur sa « périphérie » et des puissances impérialistes sur leurs vassaux et/ou anciennes colonies. Cet article déconstruit ainsi des paradigmes qui ont beaucoup évolué depuis la fin de la guerre froide. L’objectif n’est certainement pas de nier l’importance du rôle que jouent les ressources économiques pour financer la poursuite des combats ou attiser les convoitises. En revanche, il s’agit bien de contester les théories déterministes de la « malédiction » ou dépendantistes de l’« exploitation » qui tendent à réduire à une simple compétition pour les ressources les tensions géopolitiques que connaissent les pays dits du « tiers monde ».
Abstract : The limits of economics to understand the geopolitics of conflicts in developing countries
A strict economic reading of conflicts in developing countries raises two major problems. First, it tends to ignore the political and immaterial dimension of rivalries that also pertain to the quality of institutions, the organisation of the state, cultural patterns, and power structures in a society. Secondly, it neglects interdependences and the strength of the weak : all economic relations are understood as resulting from the hegemonic domination of the “centre” on its “periphery” and imperialist powers on former colonies or clients. Thus this article critically analyses paradigms that changed a lot since the end of the cold war. The objective is not to deny the importance of economic resources to fund a war or to exacerbate the lust for wealth. It is rather to contest the determinism of the “curse” or the “exploitation” theories when they reduce the geopolitical tensions of developing countries to sheer greed and competition for resources.
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